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Coquillages
Oiseaux d’aphélie
enfoncés au sable du ciel.
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Tableau noir
Soit
Une plage blonde longue de trois pays
Le jour fuit
Marcher à la mer est éreintant
Soit
Le sillage vaguement rouillé du soleil
( peut-être )
Tache blanche
Brin de lumière à bout de vue
Soit
La côte enguirlandée de jaune seule offerte
Sous le pied
Sable mouillé
Plus petit
Plus stable
Ce n’est pas, entre les doigts, à fuir comme toi
Soit
Le noir baignant ce qu’il faut voir, l’œil ébloui
Et entrer
Sans date, le temps ne touche pas
Soit
Une vague couvrant les pieds, les mains mouillées
Au goût de sel dans les poches
Coques sablées
Tu sais lire
Marcher juste
Mettre un pied
Un
Pied devant l’autre et
Marcher vif
Les pas sentant
( Sente )
Paysage
Toute trace présente explorée
Le sol affirme l’être
et tout autour
s’éteint.
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Fuseaux marins
Sur une patte
Comme pigment.
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Varechs terrestres
immeubles
langues salées
La ville pieds dans l’eau donne à la sole son goût particulier
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La lune est sur le port
et les pêcheurs tournent autour d’elle
des caisses à la main
comme ritournelle
comme refrain
La lune est sur le port
posée à l’angle du marché
la mer est close
c’est le matin
comme tu es belle dans ma main
La lune est sur le port
Plus personne ne sort
j’ai froid
j’ai faim
les yeux à la mer
j’attends ton parfum
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J’aime ton bond
nocturne
dans mon ciel pérégrin.
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Dune épuisée
Rondeur aplanie
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Hydre
ou cnidaire
cette chose informe
issue du fond de la rivière
et échouée
forme intérieure
à fouler.
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Trait d’encre
Et contraste
La ligne invite
L’amour et la question
Être
Dur quartz
Cristaux vibrants
Être suie
Être lune
Ce que la main voit
Que l’oeil malhabile copie
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Trait
Être d’encre
Tache
Être sans biffer
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Marine noire
Une frite pour oursin.
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Figure
Des usines à l’ouest
taillent dans la brume le profil attendu
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Cerne
Le ciel est encre pour écrire
l’empreinte du pinceau sur la plage
fait de mon pied la trace d’un oiseau
fait de son aile
fait de son eau
une page
mon sceau
Cerne
La tête est un sable sauvage
dilué en brumes à chaque bout
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Virage
Deux ailes à l’angle taillent un orbe sage.
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Détache l’ombre
qu’elle aille son pas
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Jet d’un oiseau
dans la nuit du port
fusé de l’eau
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Étienne Chavarot
2014