Croisée

Vacances pauvres

chambre mentale

De la fenêtre on voit la mer

La croisée ne s’ouvre pas.

Clameur
Chaleur enfouie

Musique tendre
au radiateur funeste

À la porte
Temps circulaire
Mots ébréchés

Vois à l’angle
au carreau passer
les parapluies zélés.

Jeton
Porte ouverte

Perdue

Nid
( La fenêtre
a quatre carreaux
regarde de travers
dévore l’espace
membrane à défauts )
Larme sigillée de mon immeuble borgne

Absous la lumière
pour ce qu’elle montre parfois

Terres à ras
Troncs sciés
Surface
Coupe claire au souffle

Crue de la ville
fleuve submergé

Panneaux prismatiques
Routes
Vues allouées

Saccage
route ladre à l’œil migrateur

Croisement
Musique à l’angle d’incidence

Temps morcelé

Angle
Aboutissement
Virage ahuri

Sublimes arbres en fleurs
interdits entre 22h et 7h du matin

Rond point

As-tu jamais écrit de point carré ?

Drageon
Vision coupée

Fin

Seule

Jamais submergée

Traîne de souffle
à l’arbre majeur

Traîne le pas

pressuré

Adhésif
Pensée tachée
bouchant les veines
Adhésif
Poncif rentré
Ferme.

Trop mûr
au bas de soi
Tombé
poème foulé

Marne désaltérée
lasse d’affirmer
sans filiation

Crois-tu que ça valait le coup
de tout
t’abandonner ?

Bois flotté
Poème
Gravé de la bouche des vers

Poème
Trouvaille altérée

Cartographie
l’aléatoire

Fusée

Pâté
Poème coquille
Poème fongé
qui se refuse à être
ou justifier

Sonde terne du creux ardu

Un kilo de sucre
Du café
Ponce Pilate

Écrire
Vanité seconde
Écrire
Silence perclus

Recevoir transformé

Vibrée

La couleur n’a pas
fait taire
ni écouter

Dans le sol
Vole
L’issue des pas

Blé pris
Tiges tranchées
Tes pieds s’écorchent au dur

Naître syllabe
Champ hersé

et Fomenter
la floraison

Point d’impact

Part visée
Poème
Rostre au regard éperonnant le monde

Ombre d’un envol
Plus ample
au sol
Plus haut le ciel
pavé

Ombre d’un envol
Parole
fondée

Sur un fil

Strette
Acceptation pacifique
Fugue
Avènement tardé

Froid
martinet
bas
chasse l’insecte en moi

Soleil
Gracieuse solitude

Ciel
Courbe parfaite de l’oiseau

Ombre
Porte la barrière sur mon dos.

Fleuves sur le toit
Notes
et couleurs
Œufs accouchés

Antenne
Récepteur de l’oiseau.

Grille de chauffe

Être
Jailli du pas
Monte à la tête
et laisse lever les yeux

(C’était à l’angle de la rue Vivienne.
Un moineau glissé entre mes jambes,
sorti, comme issu du sol, par une grille
tordue.
L’ébouriffé caressa ma tête, montant, du
bout des ailes,
et me fit voir le ciel comme je ne savais
plus.)

L’oiseau a faim
vole au visage
Vole ma main
soulage

Basse-cour assise

Fine
Frêle
Feuille mère
Déesse
Vieille nourricière
Oiseau qui donne
Tendresse
Oiselle aux cheveux blancs
Entre tes doigts s’offre la béquée

Tu vibres sous le poids des moineaux
et t’envoles
déliée

Main tendue

Éclair
Lueur offerte
Souvenir appuyé

Longe
Mon avant-garde mentale a soixante ans de retard
Place
désordre savant du pigeonnier fourmilière
Socle
Aléatoire ordonné

Sablier élastique

Latex germant
Temps inattendu

( Curieux jardins
où l’heure saute
dans votre main )

Jaillissement
Rose trémière
Fontaine au cycle lent

dix roses jaunes dans un pot blanc

Envie la rose

Elle ne sait pas

Sur un banc

air à texture
air à mollesse
lourdeur retournée

Iris blanc
poème charmant

Butine
butine
Recouvre de sourires tes pieds antérieurs

Ami pigeon
Tes pattes rouges
Ensoleillées

Pieds
Rythmes cessés à l’envolée de l’homme

Eau
Soupçon de présence
Lumière flottée

Les déesses aussi pètent en dormant

Chambre claire

fenêtre

allégresse de poussière

Tu sais la nuance que je ne vois pas

Cendres de nuit
Tout n’est pas sombre au matin

Sentier
Chaque pas prêté
un peu tien
un peu sien

Cerclé.
La sylve plaît.
Surveille.
Tout pas protégé.

Chaleur

Flaque à têtards
(mare grouillante toute bue)
espoir desséché

Une goutte a suffi

Symbiote
le mot léger porte
et nourrit

Été
tête enlevée
tète au ciel
tout un monde d’oiseau

Triangle de ciel
Soc polarisant

À pas seul
la dune s’aplanit

Envol
Paysage unique

Martinet clé
Cycle quadrillage
La courbe de ton vol fixe un visage
Trait d’aile
Oiseau Klee
Parabole
Syntaxe au carré

Hauteur
Chasse
entrelacs de chaleur

L’hirondelle, dans l’œil, a deux fovéas.
Se voit-elle Elle mieux que moi ?

Félicité du battement
Clore la boucle
Glissée

miel du ciel
ta main sur moi

merveille d’être enfant
avec toi

Aime le temps qui butine
tes doigts écartés
Comptine
hersant la jacée

À l’angle solaire

Cellule ouverte
Trissement
Tout ciel vaste plus grand

Chant
Paysage nouveau-né

Espace clos
le vaste attend

2012-2014
Étienne Chavarot